Pourquoi Riyad change la donne en octobre
Du 15 au 18 octobre 2025, le Six Kings Slam à Riyad s’insère comme un caillou brillant dans la chaussure du calendrier. Dotation record, affiche prestige avec Carlos Alcaraz, Novak Djokovic et Jannik Sinner, format exhibition pensé pour le spectacle. Sur le papier, c’est une fête. Dans la réalité d’un staff haut niveau, c’est surtout une équation logistique, physiologique et tactique à résoudre vite et bien. Pour les joueurs qui sortent de l’Asie, relire notre dossier pour vaincre le jet lag sur la tournée asiatique et en faire un avantage: vaincre le jet lag sur la tournée asiatique.
Le contexte est simple. La tournée asiatique finit tard et laisse des kilomètres dans les jambes. Riyad demande une bascule rapide vers un environnement indoor sec et climatisé, puis l’Europe arrive avec des étapes exigeantes sur dur couvert. L’enjeu pour les pros et leurs coaches n’est pas de gagner un trophée de plus, mais de transformer cette exhibition en accélérateur de préparation mentale, physique et tactique pour l’automne. Voici comment.
Fuseaux, avion, récupération: l’art de gagner 72 heures
Riyad se situe à l’heure d’Arabie, soit trois heures d’écart avec l’Europe centrale et cinq heures de décalage avec Shanghai. Ce positionnement fonctionne comme une rampe intermédiaire après l’Asie et avant l’Europe. Encore faut-il l’exploiter. Le but n’est pas d’arriver reposé, mais d’arriver réglé.
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Stratégie de sommeil: sur un vol Asie vers Riyad, on privilégie une sieste courte en première moitié de vol puis un éveil actif et lumineux dans les quatre à six heures précédant l’atterrissage. Le soir d’arrivée, on vise un coucher local, même si la nuit est partielle. Les juniors et parents peuvent reproduire cette logique sur des tournois en deux fuseaux, avec un réveil anticipé de 45 minutes par jour en amont du départ. Pour aller plus loin côté jeunes, consultez notre programme hors du court pour les juniors: programme hors du court pour les juniors.
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Hydratation et sodium: cabine sèche, air conditionné sur place, effort explosif indoor. On double l’apport hydrique les 36 heures post vol et on augmente légèrement le sodium alimentaire pour stabiliser la volémie. Pratique simple: bouteille de 750 millilitres avec mélange eau plus électrolytes, deux à trois fois par jour, urine claire comme repère.
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Mobilité ciblée: à l’atterrissage, dix minutes de mobilité hanches et colonne, puis trois séries de sauts sur place et de montées de genoux. Objectif: réveiller l’axe hanche tronc pour retrouver vitesse de hanche sur le service et le coup droit.
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Lumière et rythme: exposition au soleil ou à une lumière forte le matin local, lunettes filtrantes le soir. Vers l’ouest est souvent plus facile que vers l’est, mais il faut quand même piloter l’horloge. Règle terrain: environ une heure de décalage corrigée par jour si l’on respecte lumière et routines.
Un micro cycle express en six jours
Entre la fin de l’Asian swing, l’arrivée à Riyad et le départ vers l’Europe, la plupart des staffs construisent un micro cycle compact. Voici un modèle éprouvé, adaptable aux juniors et aux équipes académiques.
- Jour 1: atterrissage et réactivation. 45 minutes de tennis léger: gammes de rythme, 20 minutes de retours de seconde balle, 10 minutes de volées simples. Salle: 25 minutes de force élastique, bandes et médecine ball. Intention: reconnecter timing et chaînes musculaires sans fatigue.
- Jour 2: pointe de vitesse. 90 minutes sur court avec séquences service plus un. Format 1: 8 séries de 6 points avec objectif 70 pour cent de premières dans la cible et balle suivante à moins de trois frappes. Retour: blocs agressifs plein centre pour neutraliser l’adversaire. Salle: contrastes vitesse, par exemple 3x3 sprints de 10 mètres à partir d’un split step.
- Jour 3: scrimmage calibré. Set d’entraînement avec règles. Exemple: point doublé si la première balle touche T ou extérieur sur consigne. But: guider l’attention vers les zones cibles indoor. Finir par 15 minutes d’exercices de précision au service, cinq zones, deux balles par zone.
- Jour 4: décharge. 60 minutes au plus, travail de sensations, slices, amorties, retours bloqués. Respiration et visualisation de points clés. Bain froid ou alternance chaud froid selon tolérance, puis sieste courte.
- Jour 5: match exhibition à Riyad. Indicateurs clairs à suivre, pas le score. Par exemple: hauteur moyenne de filet sur les retours, pourcentage de premières et nombre de points gagnés en moins de cinq frappes. Les coachs s’attachent à ces métriques pour juger la journée.
- Jour 6: consolidation et transfert. 75 minutes axées schémas qui ont bien fonctionné la veille, 20 minutes de retours de première balle, 10 minutes de volées fermetures. Salle légère et travail de mobilité. Préparer la continuité vers l’Europe.
Ce cycle n’épuise pas, il aiguise. Les volumes sont serrés, les pics de vitesse sont placés, les signaux de fatigue sont monitorés. Un junior peut réduire chaque séance d’un tiers et garder la structure.
Routines mentales pour un tournoi qui ne compte pas
Parce que l’événement ne donne pas de points, la tentation est de se détendre. C’est une erreur. L’exhibition est l’occasion rare de pratiquer la pression choisie. On utilise le show pour renforcer la stabilité mentale utile en indoor, quand tout va vite.
- Objectifs de processus. Trois objectifs mesurables par match: par exemple 65 pour cent de premières sur les balles de 30 partout, 80 pour cent de retours joués plein centre sur seconde adverse, une routine complète avant chaque point clé.
- Rituel en 12 secondes. Deux respirations nasales profondes, rappel intentionnel du plan du point, ancrage visuel sur une zone cible. En exhibition, on le fait même si le score importe peu, car c’est du câblage pour Paris ou Turin.
- Debrief express. Dix minutes après le match, trois colonnes: a gardé, a ajusté, à tester en Europe. Ne jamais dépasser trois items par colonne. Le but est de sortir avec une feuille de route, pas une liste sans fin.
Les utilisateurs d’OffCourt.app peuvent automatiser tout cela. Off court training est le levier le plus sous exploité en tennis. OffCourt le débloque avec des programmes physiques et mentaux personnalisés construits à partir de votre manière réelle de jouer. L’application permet de programmer vos routines, d’assigner des objectifs par match et de générer des feedbacks simples et actionnables.
Matériel: tensions, raquettes, balles, et la physique de l’air sec
Riyad propose des conditions indoor climatisées et sèches. L’air sec réduit la traînée sur la balle et limite l’absorption d’humidité par le feutre, ce qui rend les trajectoires plus rapides et le rebond plus vif. Les choix de cordage et de raquette doivent s’aligner sur cette physique. Pour la stratégie globale, voyez nos stratégies sur courts rapides: stratégies sur courts rapides.
- Tension de cordage. Si vous venez d’un indoor humide ou d’un dur extérieur en Asie, il est logique d’augmenter la tension de 0,5 à 1,0 kilogramme pour regagner du contrôle sur la balle qui ressort vite du tamis. Certains joueurs préfèrent au contraire baisser très légèrement pour garder de la longueur sur première balle. Boussole simple: vos fautes dominantes en échauffement. Trop longues, on monte la tension. Trop courtes ou dans le filet, on descend.
- Type de cordage. Monofilament polyester tendu moyen haut pour la stabilité du plan de frappe sur schémas rapides. Hybride possible si vous manquez de toucher à la volée. Évitez de changer simultanément tension et type de cordage la même semaine. Une variable à la fois, sinon impossible d’attribuer l’effet observé.
- Raquette et inertie. Les balles indoor lourdes à l’impact aiment une tête stable. Ajouter 2 à 3 grammes de plomb à 3 et 9 heures peut augmenter la stabilité sans bouleverser l’inertie totale. Testez en panier sur 50 frappes service plus un avant d’acter. Indicateur simple: sensation de frame twist sur retours lourds. Si la tête vibre, un léger ajout aide.
- Balles et rebond. L’indoor réduit le vent et stabilise le point de contact. Conséquence tactique: on peut viser plus serré les lignes T et extérieur au service et fermer plus vite vers l’avant. Matériel et tactique sont deux faces d’une même pièce.
Schémas indoor à forte valeur ajoutée
L’indoor est un monde de premières frappes. Le serveur prend l’initiative, le relanceur la conteste au bloc. Quelques schémas récursifs sont particulièrement efficaces et méritent d’être répétés en exhibition pour les solidifier.
- Service T côté égalité, backhand long de ligne. Ce pattern vise le couloir intérieur adverse et ouvre la couverture croisée. Variante: même service, mais coup droit inside out si l’adversaire bouge trop tôt.
- Slice extérieur côté avantage, forehand dans l’espace. Classique, mais la précision d’angle compte plus qu’en extérieur. Objectif chiffré: toucher deux fois sur trois la zone extérieure et jouer la frappe suivante avant le quatrième rebond.
- Retour bloqué plein centre. En indoor, neutraliser l’angle est une arme. Bloc à plat, profond, vers l’axe. Le relanceur coupe le temps et enlève les ailes. Travaillez le bloc sur panier: 30 retours en visant le logo au fond.
- Deuxième balle agressive. Le relanceur avance de 50 centimètres, joue fort, à hauteur de hanche, plein centre ou sur le coude. Le but n’est pas le gagnant, c’est de dicter le troisième coup.
- Montée derrière le slice. Terrain couvert, trajectoires basses. Un slice tendu qui fuit vers l’extérieur ouvre l’espace pour une volée courte croisée. Exercice: 10 séquences service volée, puis 10 séquences slice montée.
Mesurez tout ce qui compte: pourcentage de première, ratio points de moins de cinq frappes gagnés, profondeur moyenne des retours. En exhibition, on peut se permettre d’avoir ces cibles en tête. Ensuite, on emporte les meilleures tendances en Europe.
Trois styles, trois usages de l’exhibition
- Carlos Alcaraz, l’attaque fluide. Le risque est de surjouer. En exhibition, l’objectif utile est de poser un plafond de risque. Par exemple, imposer une règle interne: une amortie par jeu maximum et un coup fort sur balle courte seulement si les appuis sont parfaits.
- Novak Djokovic, la précision chirurgicale. Son arme signature reste le retour. En exhibition, il peut affiner deux choses: l’agressivité sur seconde balle adverse et la variation d’amplitude sur premiers coups défensifs. Exercices: séries de 12 retours bloqués depuis position plus avancée de 30 centimètres, puis 12 retours liftés croisés profonds.
- Jannik Sinner, la vitesse de prise de balle. En indoor, son coup droit prend tout son sens avec trajectoires tendues. Le danger est la raideur en fin de séquence. En exhibition, il peut répéter des patterns 1-2-3 où le troisième coup est systématiquement joué à 80 pour cent d’intensité pour garder marges et posture.
Ces scénarios ne sont pas des prédictions de score. Ce sont des façons d’utiliser un match sans enjeu de points pour améliorer des maillons précis avant Paris ou Turin.
Ce que les coaches peuvent mettre en place dès maintenant
- Plan de trajet. Choisir le vol qui arrive en fin d’après-midi local, prévoir un dîner léger riche en glucides complexes, programmer une activation de 20 minutes à l’hôtel pour lutter contre l’inertie.
- Matrice de micro cycle. Écrire sur une page les six jours et poser un but technique, un but tactique, un marqueur de charge interne. Exemple de marqueur: perception d’effort de 1 à 10 à l’issue de chaque séance. Si la somme dépasse 20 sur deux jours consécutifs, on réduit volume de 20 pour cent le lendemain.
- Tableau de cordage. Mettre deux tensions cibles sur papier, à 0,5 kilogramme d’écart, et décider la bascule selon le premier échauffement. Aucune expérimentation de cordage la veille d’un match. Répéter avant de modifier.
- Drills indoor. Trois paniers clés de 10 minutes chacun: retours bloqués plein centre, service T plus backhand ligne, slice externe plus montée. Une quatrième séquence pour les juniors: jeu de coude, viser le torse adverse pour le mettre en retard.
- Routines mentales. Script de 12 secondes écrit et mémorisé. Débrief à chaud de 10 minutes avec trois colonnes. Visualisation de 5 minutes avant dodo sur deux schémas cibles du lendemain.
- Données utiles, pas gadgets. Tracer seulement ce qui influe sur le plan de jeu: pourcentage de première, points courts gagnés, profondeur de retour. Laisser de côté les métriques qui n’ouvrent aucune décision.
Avec OffCourt.app, ces blocs deviennent des plans prêts à l’emploi. L’application propose des routines mentales guidées, des protocoles de voyage, des séances physiques calibrées pour la vitesse indoor et des checklists de matériel. Vous chargez vos objectifs, OffCourt génère votre micro cycle et les feedbacks associés.
Après Riyad: capitaliser en Europe
Le piège de l’exhibition est de la vivre comme une parenthèse. Il faut plutôt la traiter comme une répétition générale avec débrief obligatoire. Que faire dès le lendemain du dernier match à Riyad pour attaquer l’Europe dans le bon état de forme et de jeu.
- Maintenir le pic de vitesse. Conserver deux séances courtes orientées premières frappes dans les quatre jours qui suivent. Pas plus de 75 minutes, mais avec des segments à haute intensité parfaitement définis.
- Recalibrer l’horloge. L’Europe étant proche de Riyad en fuseau, la transition est douce. On garde les expositions lumineuses matinales et on sécurise un sommeil avant minuit local. Un simple rappel: pas d’écran à haute luminosité la dernière heure.
- Renforcer les tendances fortes. Les trois schémas qui ont le mieux fonctionné à Riyad deviennent les priorités tactiques de la semaine suivante. Ils entrent dans le plan de match et dans les paniers d’entraînement. Tout le reste est secondaire.
- Prévenir la surcharge. Les exhibitions donnent parfois l’illusion d’une charge plus faible. Erreur. L’intensité émotionnelle et la densité de voyages s’additionnent. Surveiller la fréquence cardiaque au réveil et la perception d’effort. Si les deux montent en même temps, réduire.
En résumé pratique
- Anticiper le flux Asie Riyad Europe en traitant Riyad comme un tremplin physiologique.
- Construire un micro cycle en six jours avec un pic de vitesse au jour 2 et une décharge au jour 4.
- Utiliser des objectifs de processus en match exhibition et un débrief court à trois colonnes.
- Ajuster tension et inertie de la raquette selon fautes dominantes et sensations d’air sec.
- Répéter trois schémas indoor simples et mesurables, puis les emporter en Europe.
La leçon cachée du Six Kings Slam 2025 est simple. Une exhibition n’est pas un détour. C’est un laboratoire à ciel couvert. Les joueurs et coaches qui la vivent comme telle sortent avec des réglages précis, du gain de vitesse utile et des routines mentales rodées.